- GSDR : Premier rapport sur les ODD - L'Éducation au Développement Durable - Académie de Normandie

- GSDR : Premier rapport sur les ODD

, par Erwann Le Maguer

Cet article présente le 1er rapport sur les ODD (en anglais).
Il a été présenté en septembre 2019.

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Analyse du rapport mondial sur le développement durable (GSDR) de 2019

Un panel de 15 experts indépendants a été mandaté par le secrétaire général des Nations unies à la demande des États membres pour rédiger et élaborer le premier rapport quadriennal (2015-2019) d’évaluation des objectifs du développement durable (=Global Sustainable Development Report) . Ce rapport a été présenté en septembre 2019 lors de la session spéciale consacrée aux ODD, aux Objectifs de développement durable, par l’Assemblée générale des Nations unies.

Jean-Paul Moatti, Président-directeur général de l’IRD, membre du groupe d’experts indépendants, a analysé le rapport du GSDR dans un MOOC UVED « Objectifs de Développement Durable » hébergé par la plateforme FUN. Cet article présente une synthèse de son analyse.



« Le premier message, c’est que nous ne sommes absolument pas, à l’heure actuelle, après quatre ans, dans la bonne trajectoire pour réaliser les ODD, l’essentiel d’entre eux, d’ici 2030 »
Jean-Paul Moatti, Président-directeur général de l’IRD



Si on extrapole les tendances actuelles de certains ODD devraient être atteints d’ici 2030 au niveau mondial :
 Réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans.
 Faire atteindre un niveau d’éducation, au minimum primaire, à l’ensemble des enfants (garçons et filles).
 Eradication de l’extrême pauvreté définie au niveau international (<1,9 dollar par jour et par personne). On estime que 1 milliard de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté depuis 2000)

Mais, même pour ces objectifs, il est nécessaire de nuancer les avancées.
 50 % des individus qui vivent actuellement dans des conditions d’extrême pauvreté se trouvent localisés dans cinq pays (africains et en Inde).
 Le gain réel du milliard de personnes sorties de l’extrême pauvreté est de seulement 2 à 3 dollars par jour, rendant ces personnes entièrement vulnérables à toute crise (politique, économique comme en 2008, etc).
 La définition même de la pauvreté, définie au niveau international, peut être remise en question, car elle n’est que monétaire et ne prend pas en compte d’autres aspects essentiels, comme l’accès des individus à la santé, au logement, à la culture, etc. En France, par exemple, plusieurs milliers de personnes vivent en situation de pauvreté, alors qu’ils vivent avec plus de 1,9 dollar par jour.

De façon général, pour les 169 cibles constituant les ODD, le rapport précise que des progrès sont réalisés, mais à un rythme trop lent.



Plus grave, pour un certain nombre d’objectifs, aucune avancée réelle ne peut être soulignée depuis 2015. C’est le cas par exemple de :
  La malnutrition
  La perte de la biodiversité
  La détérioration des zones côtières
  La réduction des inégalités : aujourd’hui 1% des personnes les plus riches concentrent 40% de la richesse mondiale totale. Ce chiffre n’était que de 25% dans les années 1980.
  Les rejets des gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique global.
  L’empreinte écologique

Afin de pouvoir atteindre tous les objectifs, il est urgent de changer nos modes de pensées et nos politiques.

Le rapport du GSDR insiste sur la nécessité de s’intéresser aux relations entre les ODD, afin qu’il y ait le moins possible d’interactions négatives et permettre d’avoir des bénéfices communs. Le rapport du GSDR insiste sur la nécessité de mettre en place de grandes transformations :
- Amélioration du bien-être humain (aspect social)
  Promouvoir des économies plus durables
  Accès à l’énergie pour tous, mais en abandonnant les énergies fossiles
  Rendre nos systèmes alimentaires plus durables
  Amélioration des cités
  Préservations des biens environnementaux communs
.

Pour mettre en place ces grandes transformations, le rapport du GSDR propose 4 leviers  :
  Amélioration de la gouvernance
  Levier de l’économie et de la finance
  Modifications des comportements
  Mobiliser la science et la technologie




Pour réaliser les ODD dans les pays en développement, il faudrait un investissement de 2,5 trillions, c’est-à-dire 2,5 milliers de milliards par an d’ici 2030. C’est un peu plus de 10% de la masse total des investissements mondiaux (publics ou privés !)